Shibari

Je cherchais depuis que j'ai vu son exposition à la galerie Loevenbruck à parler du travail de Morgane Tschiember.

Bien sûr insister sur la matière céramique qu'elle expérimente d'une manière surprenante pour ses trois séries d'oeuvres.

Dans Polystyrène, elle joue le contraste entre la matière dure, compacte, naturelle et l'autre chimique, acide, aérée, en donnant l'illusion de l'une pour l'autre. Pour Shibari, sont suspendues des formes de récipients à moitié éventrés, déchirés, enserrés dans leurs cordages, ( shibari...  lier en japonais, la galeriste évoque le côté érotique des oeuvres, je pense Araki, bondage..., mais pas que), pièces de galions échoués, objets d'un temps non identifié rescapés du naufrage, ce sont des pièces au potentiel narratif fort.

La dernière série (& Co? ) est la plus délicate où les fils d'un tissage distendu se mêlent à des fragments de céramique brisée, petits morceaux retenus dans la trame. C'est fragile, troublant, extrêmement beau.

Et puis j'ai revu le film de Bob Wilson montrant Lady Gaga ligotée, corps suspendu dans l'espace.

Les deux oeuvres n'ont rien à voir, elles vont pourtant ensemble.  

Polystyrène, Shibari & Co, Morgane Tschiember, galerie Loevenbruck, jusqu'au 8/02/2014, www.loevenbruck.com

Lady Gaga suspendue par des cordes de Bob Wilson était présentée dans l'exposition  Living Room au Louvre, elle est maintenant à la galerie Thaddaeus Ropac, jusqu'au 15/02/2014