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cortexMisia
23 novembre 2013

En attendant ...

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Attendre quelque chose, se faire une idée, imaginer ce que ça pourrait être, en fonction d'une photo, d'un texte de présentation, d'une vidéo vue sur YT, attendre et se dire que ça va arriver, que quelque chose de ce qui se passe sur la scène va être raccord à ce qu'on avait imaginé, un bout, un fragment.  Becket (auquel le titre du spectacle "En attendant Godard" fait référence) a très bien dépeint et fait vivre ce sentiment, à ses personnages, aux spectateurs, jusqu'au bout, par le bout du nez, le licol, il les tient, en attente de quelque chose qui va arriver, un événement à surgir, une apparition fantasmée... capable de tout changer, tout retourner... pourtant rien ne se passe comme c'était attendu.  A un moment comprendre qu'attendre trop, ce sera passer à côté de ce qui se voit, de ce qui est proposé, ce sera refuser la présence du présent, se mettre hors champs. Et être ailleurs. Pas venu pour ça. Mais pourquoi être venu d'ailleurs? Pour le nom de Godard, pour la photo d'Anna Karina,  pour le texte de présentation, pour ce qu'on a vu sur YT en vidéo des précédents spectacles.  Curiosité, découverte, nouveauté, énergie, autre... Accepter de se laisser porter, "puisque le son est capital chez Godard"*, par la montée,  Sympathy for the Devil, se souvenir du film avec les Rolling Stone, le crescendo, plus ça va, plus ça prend, plus c'est excitant, ça se fait, là, devant les yeux, les oreilles, avant les musiciens, maintenant les quatre danseurs, par couple, accolade, tombée, rejet, course, main tendue, Please to meet you... Montage, remontage, accéléré, je n'attends plus, je sais maintenant que ce que j'attendais ne viendra pas. Tout avait été dit !   "On peut dire de Godard qu'il a poussé très loin cette idée sensorielle, comme quoi l'oreille voit et l'image entend, et la narration à ce moment là change radicalement. Il est évident que l'on ne peut plus  raconter une histoire comme on la racontait précédemment. Maintenant l'univers de Godard, c'est une histoire qui se déroule non pas en tant que telle, mais c'est un événement, et un événement que l'on regarde." Jean Douchet.  Et puis le titre, un "indice pensable".

En attendant Godard,  Nasser Martin-Gousset, Festival Les Inaccoutumés, Ménagerie de verre 

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