une fin de saison
Dans les deux derniers spectacles du Festival d'automne, des glissements de l'un à l'autre, des passages d'affinités. Tous les deux sont des adaptations de textes américains, La Ménagerie de verre de Tennessee Williams pour "El tiempo todo entero" (Le temps tout entier), Bullet park est quant à lui adapté d'un roman de John Cheever. L'une et l'autre pièces sont traversées par les mêmes thèmes, l'étouffement familial, le sclérosement d'une vie bien rangée, les envies de s'en échapper, l'amour, l'attachement, la dépendance, ou la haine des êtres entre eux. Jusqu'à leurs programmes, pleins de vert et de lumière dans les arbres. L'homme assis pourrait être dans le jardin de la maison d'où l'observe, l'attend, la femme (? - oui c'est une femme) devant la fenêtre. On ne sait pas si son rire est heureux ou jaune. Ou noir. Son dos (la courbure de son dos) renvoie à celui de la personne de la fenêtre, où l'on perçoit une mélancolie, de la solitude.
Une différence notable cependant entre les deux , le jeu d'acteurs. Romina Paula fait travailler ses personnages dans l'économie, le silence, la retenue et l'émotion très subtile, tandis que Rodolphe Dana propose un jeu plus accentué, plus outrancié. Sur scène ça déborde, ça gicle, ça explose. Mais au final, c'est la détresse d'un homme qui l'emporte, où transparaît toute sa souffrance. D'avoir été, enfant, abandonné.