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cortexMisia
26 septembre 2011

Munch à Pompidou

IMG_5366L’exposition s’appelle « L’oeil moderne », soit. Edvard Munch, né en 1863, mort en 1944, est un représentant de cette période de basculement où le monde éclot à ce qu’on appelle la modernité.  Au croisement d’une évolution où le regard peut trouver dans la peinture mais aussi dans la photo et dans le cinéma des représentations nouvelles.  Dans une nouvelle organisation sociale également, les usines,  les contrastes ville/campagne/paysage, foule/solitude, technique et inconscient, guerre et paix.

D’un point de vue pictural, bien qu’il ait connu le courant impressionniste, puis tous les autres qui suivront, Munch semble n’avoir aucune référence ou maître particulier, excepté peut-être Van Gogh et sa nervosité lyrique. On reste d’ailleurs stupéfait en découvrant La nuit étoilée de Munch, à la fois si proche et si lointaine de celle du peintre hollandais exilé à Arles.

Leurs étoiles, danseuses et lucioles, scintillent de la même vibration nocturne.

Modernité, sans doute, dans la manière de cadrer, de mettre au premier plan une tête coupée de son corps, d’opérer des glissements entre le fond et le devant, de s’inspirer d’images vues dans les journaux, dans les petits films d’actualités, de représenter des troubles visuels (quand sa vue est altérée) par des formes simples et graphiques. Cela dit, Munch n’est jamais ailleurs que dans son monde intérieur et dans ses visions déformées de la réalité à l’angoisse palpable. Pas de joie dans un tableau de Munch, pas même de l’apaisement.

C’est peut-être en cela que l’œil est moderne, car il exprime l’inquiétude qui traverse la vie. Le front de la maladie psychique.

Moderne aussi par les correspondances auxquelles il fait penser, telles l’attrait pour les photos et les films comme Brancusi (exposé peu de temps avant dans le même lieu), la représentation d’une intimité, une chambre, soi devant l’objectif, qui soudain fait surgir Hervé Guibert, le lien avec un article de journal sur l'expo faisant référence à cet écrivain, lu deux jours avant, également la place du spectateur qui compose avec toutes ces images.

Un œil moderne est-il un œil se nourrissant (ou nourri) d’une mosaïque d’images ?

Dire aussi combien les tableaux sont beaux, étranges et captivants. A voir absolument.

Jusqu’au 9/01/2012, www.centrepompidou.fr

 

 

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cortexMisia
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