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cortexMisia
20 avril 2011

spectacle vivant

Y aura-t-il des moustiques dans la forêt dont il faudra se protéger? Avant que ça ne commence, une onde d'huile essentielle à la citronnelle nappe le décor de sous-bois, se glisse entre les troncs d'arbres, monte progressivement vers les gradins...

Le sous bois est parfaitement reconstitué, on s'y croirait, les troncs de différentes espèces, droits, tordus, penchés, les feuilles craquantes au sol, la brume, la profondeur, le cache-cache, l'angoisse, ... La forêt n'a rien d'un lieu d'enchantement, elle est un territoire de l'extrême, de la performance physique, de la douleur, de la solitude, de l'abandon, des bruits naturels, du son poussé à fond. On y vient pour étancher le désespoir, laisser couler le chagrin, accabler le corps, on y vient pour se perdre, en espérant que la forêt fera disparaître...ou régénèrera. Lieu primitif de la pulsion pour naître et mourir. On peut vite devenir un martyre dans l'obscurité d'un bois. Tout comme on peut se transformer en bourreau. Aller dans la forêt pour épancher sa violence, la faire sortir, dans toute sa sauvagerie, là tout est permis. La forêt est lieu qui engloutit et dévore. Ceux qui s'y promènent en quête de tranquillité sont des pantins naïfs, ils ne comprennent rien, passent à côté de la force de la forêt. L'irruption de la violence les sidère, les fige sur place. Après les fausses personnes, les vrais animaux, un faucon, une chouette, la forêt reste leur territoire. L'homme moderne n'en est qu'un acteur de passage. Une espèce en voie de disparition.

This is how you will disappear de Gisèle Vienne,

 

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cortexMisia
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