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cortexMisia
26 novembre 2008

La Joconde

crisitnajoconde1
Que disait Daniel Arasse de la Joconde? Que finalement elle était un de ses tableaux préférés, que cela avait lui avait pris du temps, de l'aimer, bien plus que les cinq ans pris par Léonard de Vinci pour la peindre. Il précise "aimer" et non pas admirer. On n'admire pas la Joconde, on la voit, on la regarde, on se laisse infuser jusqu'à ce que...
La Joconde n'est pas une belle femme en soi, c'est à dire ne correspondant pas aux canons de la beauté classique, pas d'atours particuliers, pas d'apparats prestigieux, cette femme si elle n'était pas la Joconde pourrait presque paraître  insignifiante et fade...peu admirable...si on la regarde trop vite.. étrangement la Joconde ne se satisfait pas d'un regard à la va-vite,  La Joconde toujours on y revient, on passe du temps, on l'observe, on la la scrute, on la cherche derrière ce qu'elle nous donne à voir, on pressent un secret, une dimension plus grande, on suit son regard, on file son sourire, on se perd dans le paysage, source, colline, on regarde les mains, l'échancrure du buste, on revient au sourire, repart au paysage, retourne au regard, va et vient, derrière devant, la robe sombre, on se perd, La Joconde, tant de mystère, d'où vient-il? Une énigme, pourquoi ce sentiment?
La Joconde, c'est du temps, de l'impermanence, de la suspension, insaisissable, l'infini, l'éternité...
Léonard de Vinci grand lecteur d'Ovide et Les Métarmophoses pensait que la Beauté est éphémère.
Comme l'est un chignon, condensé de fils, à l'aspect vaporeux, sobre et élégant,  roulé sur lui-même, en creux, en fond, un puits insondable, un trou noir... à tout moment il peut se défaire. Et se refaire dans un geste, esquissé, à la grâce d'un sourire.

La Joconde, on peut dire que ça décoiffe...au ralenti!

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Commentaires
C
J'aime beaucoup Marie, ton commentaire sur la "beauté de la Joconde". Sur la différence entre aimer, et ad-mirer. La dimension de l'amour est différente de celle de la fascination. Il y a aussi, dans la beauté dont tu parles, à un moment, un déséquilibre. Qui fait que ce n'est pas la beauté de la perfection, celle d'une "poupée". Mais celle d'un surgissement "d'humaine féminité" qui s'exprime dans ce chignon "vivant". Une féminité, qui se donnerait tout en restant mystérieuse ... enfin, c'est ce qui me parle. C'est cette beauté que j'aime et qui me trouble. Dont on pourrait se "défaire", pour mieux la saisir.
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cortexMisia
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