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cortexMisia
12 novembre 2008

la danseuse malade

BALIBARcharmatzCa commence par une petite guirlande de pétards qui explose à la figure et qui continue à sentir le souffre longtemps après qu'elle est consumée, un jet de lumière trop vif qui pourrait aveugler si l'homme n'était pas protégé - moi spectatrice?-. Le décor est brut, gris, sombre, aphtasique, non ce terme n'existe pas, avant même que ça commence, ça dit la mort... la mort des corps dénudés, la mort des cadavres, la mort des vivants et la force aussi des vivants. La force de tirer la matière, de l'extirper de sa pesanteur, (clin d'oeil à Matthew Barney? ) et bientôt la voix, les mots qui vont surgir d'abord inaudibles, informulés puis peu à peu prendre chair, prendre corps, advenir au langage. Que de souffrance, que de passages souterrains, que de tensions  et de ruptures avant de dire les mots. Flux de la parole essentielle.
Car le butô, ça ne rigole pas, ah non, c'est même un peu masochiste,  dit par Hijikata  - salle trop sombre pour prendre des notes pourtant texte superbe, prose imprévisible, ténébreuse et fiévreuse, - ça se fait rougeur le dos, ça passe sous un camion, ça recule et ça valdingue, ça se fait mordre par un chien - peur primitive revenue, cauchemar - ça se croise les membres et les retient, ça ne s'aime pas...Les corps sont blancs comme au butô, Les corps sont souffrants comme au butô, les corps parlent aux morts, avec eux, comme au butô, le corps un véhicule, un camion creux qui trace des parcours comme un bonhomme de vent. Ne pas parler de danse, mais d'énergie archaïque, de souffle minéral et sec, de transformation en pente, de voyage à rebours , de caisse de résonance d'une gamme mineure, la plus grave. De possession et de dépossession. Le butô est un corps et un esprit malade qui parlent avec d'autres âmes malades. Des danseuses malades dont il n'est pas sûr que cette parole les guérisse.
Jeanne Balibar elle, est extraordinaire.

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Commentaires
C
Chère Marie,<br /> <br /> Un petit point de vue par la "psychanalyse plastique" ... : <br /> <br /> Maladie, <br /> mal à dit, <br /> maux-mots <br /> se-graine, <br /> vers <br /> un taire-terre <br /> pour du bien, <br /> ensemence. <br /> <br /> Catherine Hurtut psychanalyste
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cortexMisia
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