RYTHME CARDIAQUE

24 septembre 2008

Avant même de soulever le lourd rideau noir, déjà vous l'entendez,
le battement d'un coeur, qui vous prend immédiatement,
la pulsation du coeur de C. Boltanski emplit la salle,
résonne sourdement dans la pénombre, pam pam pam pam pam pam,
une ampoule s'éclaire dans un rythme stromboscopique,
des tableaux noirs au mur, qui ne sont pas droits, légèrement de travers,
leur surface ressemble à de l'encre,
des visages sur un écran se superposent, déformés, mouvants, pam pam pam pam pam pam,
toujours ce rythme, le battement du coeur de C. Boltanski... et mon coeur?
Quel est son rythme? Bat-il encore à son propre rythme? Il me semble que le battement du coeur de C. Boltanski s'est enfoui à l'intérieur de mon corps au point de devenir mon propre battement de coeur...
Pam pam pam pam pam pam
Une fois sortie de la salle, le coeur de C. Boltanski continue de battre en soi profondément.
Du coup, lorsqu'on découvre Marie Cool en action avec les fils, les feuilles de papier, les gestes millimétrés, la qualité de son silence est impressionnante, palpable, respirable, mais la fixité de l'expression est inquiétante, trouble. On ne sait plus ce qui du rythme d'un battement de coeur entendu comme une sourdine profonde dans un espace obscur ou d'un geste exécuté dans une mesure toujours en retenue sous une lumière blafarde nous renvoie à l'entre deux mondes, au seuil de ce qui sépare la vie et la mort.
D'un côté un excès, de l'autre une insuffisance.
Mais le coeur y est.